VAUD • Le POP Lausanne vient de dévoiler les résultats de son sondage sur l’avenir de la Place de la Riponne au centre de la capitale vaudoise

 

Pourquoi sonder les utilisateurs de la Place? Pour deux raisons, estime le POP Lausanne. La première est que la Municipalité a décidé de lancer en 2019 une consultation populaire sur l’aménagement de la Riponne, prélude à un concours d’architecture qui devrait déboucher sur un projet de modification de cette place emblématique…à partir de 2024.

Pour le POP Lausanne, la démarche participative doit aller au-delà. «Nous ne voulons pas prendre le risque de perdre de l’énergie en consultant la population une fois que les choix centraux auront été faits. Nous voulons que la consultation se fasse sur les fondements du projet urbanistique et non sur un produit fini. Nous ne voulons pas une participation qui se limite à choisir entre trois projets de place qui ne se distinguent que par le «génie» de leurs auteurs.

Nous voulons une participation qui se place dès le débat politique: à quoi sert cette place? A qui se destine-t-elle, à quelles activités? Ces choix, c’est au «génie» de la population de l’exprimer. Et ensuite aux architectes et urbanistes de trouver les moyens de les “construire”», explique le POP Lausanne. La seconde raison de ce sondage est politique. La structure actuelle de la Place est marquée par un double échec, celui de la sociabilité et de l’usage du lieu, explique le parti. «Aujourd’hui, la Riponne ne favorise pas la création de nouveaux réseaux sociaux. Les gens de différents statuts, de différentes classes ne se mélangent pas. On s’y croise, mais on ne s’y rencontre pas!

Pire: la conception même de la place fait que les gens y sont en concurrence: automobiliste contre piétons, piétons contre cyclistes, toxicodépendants contre familles. Excepté les jours de marché, l’animation du lieu laisse aussi à désirer. La Riponne se caractérise par un vide tellement angoissant qu’on y a posé une fontaine, dont le bloc massif n’a qu’une utilité, celle de remplir l’espace (sans que les enfants puissent y jouer les jours de canicule)», relève le POP lausannois. Pour un lieu de rencontre et de convivialité Pour le parti, cet espace public doit redevenir le cœur de la culture populaire et de la liberté. Il veut également sortir d’une logique purement libérale, qui estime que seul le commerce crée des liens sociaux. «Ce sont les échanges sociaux qui sont le plus importants. L’activité commerciale ne fait que maintenir la logique de concurrence et de gentrification du lieu: il y a ceux qui ont les moyens de consommer et ceux qui ne les ont pas», estime le POP.

Le sondage lancé en juin par le POP a recueilli près de 500 avis. Une majorité des sondés demandent en priorité des infrastructures et aménagements permettant de passer un moment sur la place (parcs, bancs, animations, spectacles, bars et cafés). En ce qui concerne le point d’eau accessible, plusieurs personnes ont cité le réaménagement de la Louve ou la fontaine de la place fédérale de Berne, permettant aux petits et grands de s’amuser. Environ 10% des répondants soulignent l’importance de la mixité sociale. Dix-huit personnes ont demandé qu’une aide soit fournie aux personnes précaires, seules ou abandonnées «La plupart des gens ne font malheureusement qu’y passer et la majorité souhaite pouvoir rester. La Municipalité doit avoir le courage de changer la nature même de l’utilisation de la Place de la Riponne et arrêter de la penser comme un parking pour voitures et food-trucks, marchands ou toxicomanes (en attendant une meilleure solution), etc.», relève le POP. «Si nous voulons que la Place de la Riponne soit un espace démocratique, les citoyens doivent aussi participer à sa réalisation dès sa conception», conclut le POP lausannois.

 

Publié le 13 septembre 2018 – Joaquim Manzoni

En complément

Lire l'article du 13.09.18 sur le site POP Vaud

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